14h35. Départ de Mulhouse Pfastatt. Pleins OK. Nettoyage du pare-brise OK. Téléphones chargés.
14h47. Première explosion nucléaire de Madame mère qui menace, alors que nous passons le pont sur le Rhin, de jeter dans le pare-brise (encore propre) son téléphone neuf qu’elle n’arrive pas à manipuler facilement.
Donc, Madame mère vocifère tout ce qu’elle peut, pour faire taire ce qu’elle a cru être un début de commencement de moquerie goguenarde de la part de Monsieur père et de Monsieur fils.
D’où à 14h49, ambiance du tonnerre où Monsieur père décrète qu’il ne parlera plus, de tout le voyage, à Madame mère, dite Donia Eruptiva.
Donc, Allemagne, richtung Karlsruhe, puis Heilbronn. Beau temps, calme relatif sur le front parental. Aucun « stau », du trafic mais c’est plutôt correct.
Vers Karlsruhe la vitesse devient libre. On vire vers l’est.
Premier arrêt pipi quelques kilomètres avant à Heilbronn. Parking minimal et assez crado.
Devant nous une grosse Audi blanche break avec quatre goths tatoués, à l’air tout, sauf avenant, qui après une vidange s’apprête à reprendre leur petit bonhomme de chemin. Auparavant ils ont vidé une demi bouteille de coca dans l’herbe et l’ont complétée aussitôt avec du gros rouge qui tache. Bref, les tatoués au crâne rasé, vont se la rincer à coup de Calimucho maquillé en une innocente bouteille de coca.
Nos quatre « charmants compagnons » sautent dans leur carrosse et démarrent sous le regard surpris des autres automobilistes. Ben oui, ils repartent à tombeau ouvert, le coffre du break encore ouvert… On se demande si ces types là ne reviennent pas du concert néonazi qui a eu le lieu le soir du 20 avril à Oltingue. Bon, en tout cas, les champions du Calimucho en fait bon voyage puisque nous ne les avons plus revus. Z’était quand même bien tatoués.
Reprise de la route : le trafic est de plus en plus chargé de camions qui file vers la Tchéquie, là Hongrie, la Slovaquie, la Pologne, la Bulgarie, la Lettonie, la Lituanie, la Turquie. Toujours pas de stau. C’est sûrement une légende urbaine cette histoire de stau. On n’en a vu, sur la voie d’en face, mais on a eu entre » la malchance » de ne pas en subir.
Juste un petit ralentissement lors d’un passage de trois à deux voix.
On passe Sinsheim et son Concorde, son Tupolev, son 747. On dépasse des camions remplis à la gueule de magnifiques tracteurs ( » teur » dans la langue de Maxence) et donc on dit bêtement : » teur », teur, mamie, teur ». Le temps est toujours au beau.
Finalement vers 19 heures, Monsieur père, dit El Capitan, décide de sortir de l’Autobahn pour passer la nuit.
On est un peu avant Nürnberg et on taille dans la cambrousse de Franconie vers la petite ville perdue dans la montagne et les forêts. Non c’est pas vrai y’a pas de montagne et quasiment pas de forêts, vers, donc la petite ville d’Abenberg.
Étape camping-car du GPS, et le plan n’est pas foireux. Au bord d’un étang mais aussi collé dans un rond-point assez passant.
On trouve un coin un peu plus retiré au calme le long d’une petite rangée d’arbres qui borde l’étang. L’aire est complète : un euro le plein d’eau et deux euros le branchement électrique.
Après le repas, Madame Mère et Monsieur Fils font une visite nocturne d’ Abenberg. Ça commence par l’exploration d’un marchand de gabions. Système assez génial qui est très prisé dans le village. Une des avenues qui mènent au centre-ville est en réflexion. Travail de fond est admirable de précision d’assemblage des pavés. Les petits pavés et le dallage sont parfaits. Ce n’est pas une légende, le travail de bavarois. Très joli ville fortifiée ultra bavaroise avec sa fontaine décorée d’œuf pour Pâques. Les chaises et tables des terrasses ne sont même pas cadenassées. On grimpe vers le château médiéval propriété de la ville reconverti en musée hôtel resto salle des fêtes. C’est ultra germanique. Dans la cour du château une fontaine en forme de lance de chevalier laisse couler de temps en temps de l’eau dans la fontaine qui faisait autrefois office de puits. Il fait bon presque trop chaud pour un mois d’avril.
À une table de la terrasse du resto une douzaine de clients font résonner des éclats de voix tout ce qu’il y a de plus teutonique. « Ach, wir da in Bayern sehr gut »
L’intérieur du resto château est contemporain avec des lustres modernes dorés à la feuille. C’est… cossu voilà le bon mot. En redescendant on passe devant le monument aux héros est disparu de 14 18. Que des Meyer, Muller, Schmidt, Schmitt. Et dire que l’on est à plus de 400 km de la maison. A côté d’une taverne encore ouverte, dans la cour d’une maison est planté un mat avec une cigogne et deux gros cœur. Un cadeau des amis du couple Katia et Florian pour célébrer la naissance du premier enfant de la famille. Geste, tradition sympas.
Y’a plus un chat dans la ville. Ou plutôt si on n’en a croisé deux pas farouche qui se laissent facilement caresser. l’éclairage public est entièrement réalisé avec des LEDs… tiens tiens tiens. C’est oublier que le long de l’autoroute, sur les toits dans les champs, on peut croiser des hectares de panneaux solaires..
Ils ne doivent pas avoir de soleil en Bavière pour en mettre autant.
Ce n’est pas chez nous que l’on verrait de telles abominations environnementales, …non mais.