Vendredi 25 avril 2014

 

Rien ne va plus à Marienbad
 
C’est maman qui écrit parce que l’écrivain en a marre, assommé qu’il est par un demi-litre de bière tchèque. Après une nuit fraîche mais calme à Abenberg, beau soleil, petit-déjeuner, nettoyage du pare-brise dedans et dehors et de toutes les vitres extérieures du camion : ça en avait bien besoin. Et c’est sans parler des bandes grises délavées…
Plein d’eau à l’œil grâce à une touche bizarre de la borne appelée « KaffeTaste » (touche à café). Qui délivre la modeste quantité de… 10 l. C’est ce qu’on appelle un café rallongé !
Direction Roth, campagne magnifique mais peux exotique, ça fait toujours penser au Sundgau. Les maisons quant à elles font plus penser à celles de Bitche. On retrouve l’autoroute à six voies et à vitesse libre bordée par la ligne du ICE qui en met plein la vue à toutes ces Audi et BM qui se traîne à 200 km.
On finit par rouler plein est.
Arrivé en Tchéquie vers 13 heures. Achat de la vignette (10 jours égal 15 €). On a en main nos premières couronnes tchèques elles sont assez jolies.
Dans la station service les murs sont recouverts de rutilantes bouteilles d’alcool, vodka et autre schnaps. Ça doit être des additifs pour le carburant. Vu que la tolérance de l’alcool au volant est drastiquement nul, soit 0 g pour le conducteur. L’accès aux toilettes est payant: 0.50 €. Résultat un bus allemand d’une équipe sportive s’arrête 100 m plus loin tous les gaillards pissent sur les plantes vertes.
 
Cinq kilomètres plus loin, premier déjeuner en Tchéquie sur une aire d’autoroute correcte. Il fait bon et on constate combien la mode du tatouage fait des ravages dans ce pays aussi. En plus il fument et boivent de la bière à la pause conduite. Vingt kilomètres plus loin, après des centrales solaires nombreuses, d’énormes entrepôts routiers signalent l’embranchement vers Marienbad.
 
On croise autant de Skoda que de Renault en Bretagne. La route est charmante et en excellent état.
 
Vers MARIANCKE LAZNE, Marienbad, au charme début du XXe siècle,époque art nouveau. Souvent les façades magnifiques sont aguichantes et l’intérieur est en réfection… on retrouve le jaune Habsburg dans toutes ses nuances dans le centre de la ville.
Garés aux abords de la ville, nous visitons le magnifique parc qui tient lieu de centre-ville à ce qui fut une station thermale réputée.
 
Aujourd’hui remplie de Russes parlants fort et de chinois ébahis devant ce concentré d’urbanisme européen façon Disneyland. Fasciné par le charme désuet de la place, un de ces Chinois déambule son téléphone portable à l’oreille, qui crachouille une pseudo musique classique d’un goût douteux. Le guide russe d’une volée d’espiègles gamins teutons du troisième âge, engueule ses ouailles pas assez groupés à son goût pour saisir toute la pertinence des explications qu’il leur dispense. Ah! Le charme des voyages organisés.
 
Après avoir goûté l’eau de Marienbad nous trouvons un mur magique en descendant dans le bas de la ville qui est un peu moins thermal. Une fois nos cartes bancaires essorées, repos sur un banc devant un palace au style revu et corrigé par les années 2000. Il promet un accès gratos à la wi-fi, bref un banc magique.
 
L’ambiance est calme lorsque tout à coup des cris nous parviennent de l’hôtel chicos et nous assistons à une altercation musclée entre ce qui semble être le chef de cuisine, escorté par un groom en uniforme, et un type qu’il jettent à la rue, de manière musclée en slip et pieds nus. On ne comprend pas un mot. Il se défend comme un beau diable et tous vocifèrent à tout va. Immédiatement la police arrive et passe les menottes aux pauvre bougre qui semble avoir été renvoyé. Il porte tout le désespoir du monde pendant qu’il est emmené par les deux policiers.
A postériori ce scandale public tempère l’impression de douceur ennuyeuse qu’exhalait cette ville jusque-là.
 
Deux cent mètres plus loin, le festival continue, cette fois c’est un braséro de terrasse qui prend feu. Les chaises volent, les consommateurs se dégagent rapidement. Un des clients parvient à éteindre le début d’incendie. Décidément à Marienbad tout n’est que calme luxe et volupté qu’en apparence.
 
Nous reprenons la route vers CHEB. Nous trouvons un camping au bord d’un lac (315 KC = 11 € la nuit). Nous assistons à un somptueux coucher du soleil, depuis notre emplacement au bord de l’eau.
A la gargote du camping nous allons déguster notre première bière tchèque en famille. Et finalement c’est cordons-bleus et frites à 11 € pour trois personnes.
 
Nous terminons dignement notre première journée chez les tchèques. Papa dort déjà, maman s’endort en écrivant et Mimi se fout de sa pomme !