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Samedi 26 avril
Cheb.
Au lever grand soleil et brume sur le lac. C’est assez féerique. Petit dèj et douche chaude (20 couronnes~ 0.80 €).
Cheb.
Cap sur Cheb et Lidl dès le.
Bon, c’est exotique comme un Lidl sauf que bien des trucs sont écrits en strobol local. Ces yaourt là, ils sont sucrés ou pas ? Allons voir comment ça se dit sucre : CucKr (Zucker quoi). Et ça c’est du beurre ou de la margarine ? Du coup, devenu analphabète on se fie aux images ou aux éventuelles traductions.
La caissière est aimable comme une caissière de chez Lidl et s’empresse de tiper toutes les marchandises sans se préoccuper que tout se casse la gueule du tapis. Y’a qu’à suivre le rythme. Chez Lidl, le client n’est pas roi. Il est pauvre, alors le service est pauvre. Aide-toi et grouille toi. C’est décidément partout la consigne en Europe.
C’est donc ça l’Europe radieuse et en paix.
L’Europe Lidl ? Prix cassés, employés cassés, les clients sont priés de se casser dès qu’ils ont payé. Les prix sont voisins de ceux de chez nous.
Comment font les gens pour se nourrir ? Tiens un poivrot vient nous taxer des pièces en nous abordant dans les trois mots de français que son pauvre cerveau alcoolisé a retenu. La misère et l’exclusion ça existe aussi ici. Europe de chez Lidl. Bas de gamme.
 
Direction Centrum. Plus on s’approche du centre plus les immeubles sont pimpants et pètent de couleurs. On finit par se garer le long du théâtre, le Divaldo, bâtiment jaune et blanc, gâteau-esque bâtisse austro-hongroise. Des djeuns’ font du skate sur la place. Toujours grand beau. Je pars en repérage dans la vieille ville qui est à deux pas. 150 % MittelEuropa… Les couleurs sur les façades explosent. La place centrale est très jolie, vaste et bordée de très belles demeures baroques ou renaissance. Il y en a des blanches, des vertes, des rouges, des violettes, des bleues. C’est Legoland, clean et vivant. Un retour à l’office du tourisme pour se procurer le plan détaillé du bled.
 
Et hop pause-déjeuner dans notre beau quartier qui rappelle un peu les quartiers sud de Colmar. D’anciennes demeures 19e siècle fort bourgeoises, décorées comme des gâteaux à la douille. Mince l’orage se pointe et fini de chasser les rares passants des rues.
Le samedi après-midi, c’est mort de chez mort. Magasins fermés, terrasse éparses. C’est le samedi comme c’était en Teutonnie avant Schröder.
Les gouttes se faisant rares, on part à l’assaut de la cité malgré la grisaille qui suit l’orage.
Sans soleil c’est un peu moins le fun mais c’est une ville médiévale très chouette, pas musée-ifiée. La cathédrale a retrouvé récemment ses majestueuses toiture à la mode de Tyn la cathédrale de Prague, c’est à dire cinq clochers sur une tour : quatre petits et un grand, surmonté chacun d’une grosse boule dorée. C’est Prague en petit.
L’entrée du transept est fermée par une grille. Une dame d’un certain âge en jogging blanc me dit d’abord que c’est fermé. Elle se ravise en me voyant prendre des photos et finalement me laisse entrer. Les plaques sur les statues anciennes sont en allemand.
Ici aussi la frontière et les empires ont pas mal bougés ces derniers siècles. On est dans une ville qui fut un haut-lieu de la revendication Sudète. Bizarrement au beau milieu de la place principale de style ultra tchèque, des maisons en bois pas trop tchèque mais en bois quand même.
C’est le Spalicek : le pâté de maisons en colombage est l’ancien ghetto juif. Ces maisons qui pourraient parfaitement se trouver à Colmar ou à Strasbourg, Dans une minuscule boutique, dans la vitrine d’un luthier, une énorme contrebasse. Je me demande comment ils feront pour la sortir, si tant est qu’ils la sortent un jour. À moins que cela soit comme les navires dans une bouteille, une pure performance gratuite de luthier fou. Après le chapelier fou, pourquoi pas le luthier fou ? On repique vers le château en empruntant des ruelles ultra colorées. Mam’s s’offusque devant une belle maison refaite à neuf qui abrite un commerce de matos pour la de culture de hash.
Ça doit payer, la maison est splendide. Pas mal de toits et charpentes sont refaits à neuf, les façades sont ripolinées. Mais les intérieurs sont vides, en attente de réfection. La vue depuis les remparts du château et sympa. Il y a de beaux jardin en contrebas. En revenant au camion, derrière un portail, on découvre un magnifique jardin aménagé dans un ancien couvent.
 
Tout au fond, coincé derrière une chouette église gothique la statue d’un petit barbichu. Bien cachée, derrière un grille surmontée d’une croix la statue de Vladimir Ilitch Lénine. Tiens, tiens, tiens, petit rappel de l’histoire rouge récente. Et une autre menaçante, celle d’un soldat, Kalashnikov au poing, le berger allemand à ses pieds. Vraiment trop… les thèmes du réalisme socialiste
Détour par Frantiskovy Lazné.
Nous reprenons la route direction Frantiskovy Lazné à 5 km de Cheb.
Le GPS nous largue en pleine banlieue par un chemin un poil excentré, bref les charmes du GPS. On fini par trouver le centre de cette ville d’eau (encore ! je comprends qu’ils vénèrent la bière), très XIXe siècle avec son casino, ses immeubles cossus au style très unifié, un parc central et une église russe. Ça a dû marcher très fort, même à l’époque coco, et ça a l’air de repartir doucement.
Tous les panneaux d’accès au casino sont… en allemand ! Sont pas rancuniers, l’euro n’a pas d’odeur
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