8 août.
On arrive par l’ouest, il va falloir gagner l’est pour le camp Zlatiste qui surplombe la ville.
Résultat on se retrouve englué dans une circulation très dense sur le grand boulevard de la ville.
Du temps de la guerre civile c’était la sinistre « sniper alley ».
Le parc automobile est très disparate, en majorité des véhicules anciens en mauvais état type Golf, et des très grosses berlines allemandes récentes aux vitres noires.
La montée est rude et la fin est en en travaux.
Peu avant il y a un parc d’attraction tout neuf attirant beaucoup de familles musulmanes « du golfe ».
Arrivée sur l’élan au camping, accueil sympathique mais pour nous dire que c’est complet.
Demi-tour, rebelote les embouteillages, le camping Sarajevo est situé à l’ouest, on y va.
Très bon accueil, on peut même choisir notre emplacement, environnés par des sapins et des noyers, par terre de l’herbe, on se croirait chez nous.
Les bosno-serbes qui ont immigré en Alsace n’ont pas été dépaysés.
Les propriétaires du camping nous indiquent comment aller en ville en train depuis le camping.
Un petit quart d’heure à pied à travers un quartier glauque plus tard nous voici à la gare.
L’endroit est sommaire, le chef de gare nous fait traverser les voies pour embarquer.
Le train est neuf, le contrôleur nous vend les billets.
Il est hilare, il ne parle que le serbe, mais semble bien s’amuser avec nous, il accepte que je le photographie.
Sarajevo, la gare est lugubre, toute taguée.
Les quartiers proches de la gare, d’époque austro-hongroise portent tous les traces de la guerre sur les façades.
Éclats d’obus, rafales d’armes automatiques sont partout.
Une vingtaine de minutes de flânerie plus tard, on fait un bond au XXIe siècle en tombant sur un énorme centre commercial flambant neuf, le SCC – Sarajevo City Center.
Clinquant et prétentieux comme tous les centres identiques à travers le monde.
Les mêmes boutiques, bijouteries, cafés, restos… mais parfois ici des femmes entièrement couvertes de noir dont on ne voit que les yeux semblent hanter les allées. On se croirait à Mulhouse dit Michel.
Vite dehors, on continue notre découverte.
Alentours des bâtiments en ruine, des palissades taguées voisinent avec des immeubles austro-hongrois entièrement rénovés.
On longe la rivière Milijacka qui coule dans la ville.

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Sarajevo fin de journée

 
Arrêt café turc au Music Pavilion – At Mejdan. Ambiance calme et détendue dans un petit parc.
La nuit est tombée, on continue la balade jusqu’à l’endroit où l’archiduc François-Ferdinand a été assassiné par l’activiste bosniaque Gavrilo Princip en 1914, point de départ de la guerre de 14-18.
On continue vers la bibliothèque universitaire et vers Baščaršija, quartier typiquement ottoman qui remonte au XVIe siècle.
C’est le quartier des boutiques, commerçants d’étoffes, d’épices, des joailliers.
S’y trouvent les plus anciens et les plus célèbres monuments de la ville comme la mosquée de Gazi Husrev-bey, la mosquée de Fehrad-bey, la mosquée de Baščaršija, la fontaine Sebilj, le marché aux étoffes de Gazi Husrev-bey ou la tour de l’Horloge.
On déambule au milieu d’une foule animée, avec un grand nombre de familles « du Golfe » , femelles voilées cornaquées par les mâles du groupe. Devant leur nombre je dis à Michel que ce sont plutôt des missionnaires salafistes de sortie que des « touristes ».
Des informations ultérieures viendront confirmer mon intuition .
Candice est à son affaire shopping !
Repas du soir au resto Pod Lipom, servi par une matrone bosniaque peu amène. Pas terrible.
Encore un petit tour et on revient vers la rivière pour trouver un taxi, il se fait tard.
La chance est encore avec nous.
En voici un, au standard bosniaque, Golf hors d’âge, le compteur affiche 530 000 km, tous les voyants du tableau de bord sont allumés, ça vibre, louvoie, mais ça roule encore.
Le chauffeur ne sait pas où est le camping, il interroge son central par radio. Finalement on y arrive, je reconnais la route et je le guide tant bien que mal.
À un embranchement il freine un peu sec et la voiture part en glissant sur la chaussée humide.
Nous voila à bon port, ouf !
La grille du camping est fermée, il faut toquer pour nous faire ouvrir, il est minuit largement passé.
Surprise le camping est bondé.