Au couvent !
Remis de mon émerveillement nous prenons la direction du monastère de Strahov qui domine tout Prague.
C’est envahi de « franzouskys » qui viennent, comme nous visiter l’une des plus somptueuses, fabuleuse, improbable, double bibliothèque au monde.
Il faut payer une surtaxe de 60 KC (deux euros) pour pouvoir photographier. C’est vraiment du tir aux pigeons touristiques. Et pourquoi pas un supplément de 100 KC pour pouvoir respirer et un autre de 200 pour être autorisé à ouvrir les yeux ?
 
Bon, bref, c’est littéralement splendide, avec des collections de coquillages, crustacés, poissons, requins marteaux, de crocodiles, d’autruches. Il y a même un dodo de l’île Maurice qui ressemble à une chimère de conte gothique.
Les bibliothèques.
La voûte de la bibliothèque philosophique est décorée d’une fresque pour édifier les fidèles, comme on aimait en faire au XVIIIe siècle. A l’entrée, avec le ticket, on nous a confié une méchante feuille A4 glissée dans une pochette toute fripée qui détaille l’œuvre dans un français impeccable mais ampoulé (ben oui tous ces touristes ils la fripent la feuille).
Dans un recoin, sur la droite son représentés les encyclopédistes « hérétiques » français (Diderot et Voltaire) promis à la damnation qui subissent coups et châtiments.
Et dire que l’on trouve aujourd’hui les mollahs d’Iran un peu intolérants.
La bibliothèque de théologie est un moins impressionnante.
 
En ressortant de là, nous faisons un petit tour à l’église, toujours en fonction, du monastère.
Elle est baroque et grandiloquente, impressionnante de silence.
Juste que ça pue le moisi et le renfermé des très vieux bâtiments dont le bois pourrit aussi lentement et sûrement que mollement.
Un moine rubicond, rouge en diable ?!! en soutane blanche nous croise pour se rendre au monastère, accompagné par le carillon du clocher de l’église.
Tout ça est cohérent.

 

Le panorama de Prague, en contrebas est très beau. Des Russes se prennent en photo, prenant la pause forcée, genre « ouais j’ai l’air super nature ! ».
On croise une équipe de TV et une volée de politiciens en costards-cravates voyants. Ils viennent probablement de finir un shooting pour des clips de propagande électorale. Et oui, c’est bientôt les élections et ici aussi la foire d’empoigne a lieu. Dans toute la Tchéquie de grandes affiches 3X5 polluent les rues. Nous sommes impressionnés par celle du professeur Jan Keller, candidat du CSSD, visage typiquement tchèque au regard plus que roublard.
On remonte vers la place de Notre-Dame de Lorette. Ce n’est pas la plus belle de Prague contrairement à ce que prétend le guide. Le palais du Ministère des affaires Etrangères, grandiose et massif écrase le couvent.